Le terme “repowering” utilisé veut simplement signifier un remplacement, au même endroit, d’une série d’éoliennes existantes par d’autres de nouvelle génération et plus puissantes.
La carte ci-dessous montre les emplacements des éoliennes existantes (en rouge) et futures (en jaune) qui viendront les remplacer dans la plaine agricoles entre les hameaux de Ardenelle et Vieille-Maison et du village de Corroy :
L’étude d’Incidences sur l’Environnement qui a été commandée pointe plusieurs aspects positifs du parc renouvelé comparé à la situation existante:
- Biodiversité – Avifaune : alors qu’aucune mesure de compensation n’existe pour le parc existant, les exploitants du parc renouvelé devront mettre en place et maintenir 1,5 hectares de prairies fleuries, plus 6 hectares de couvert nourricier (céréales) et de bandes enherbées permanentes en faveur des oiseaux des plaines agricoles, ainsi que 290m de haies vives en faveur des oiseaux des milieux bocagers.
- Biodiversité – Chiroptères : chaque turbine sera équipée d’un module d’arrêt automatique de l’éolienne lorsque des conditions de sortie favorables aux chauves-souris sont réunies.
- Bruit : les valeurs limites en période de jour ne seront jamais dépassées, et un bridage spécial est prévu pour la nuit. En outre, un suivi acoustique post-construction sera effectué afin de s’assurer que les valeurs limites sont effectivement respectées dans le temps.
- Ombrage : toutes les éoliennes seront équipées d’un “shadow-module” qui permet de stopper la rotation des pales – et donc de l’ombre mouvante qui en résulte – dès que les valeurs limites sont dépassées (30min / jour, 30h / an).
- Productible : avec une puissance installée supérieure à celle des éoliennes existantes, le parc produira en moyenne entre 40 000 et 45 000 MWh/an, à comparer avec les 19 500 MWh/an produits actuellement. Soit plus du double !
- Paysage : l’impact paysager du parc renouvelé reste relativement identique au parc existant, voir par exemple la comparaison de la vue depuis Vieille Maison:
- Participation citoyenne : Nosse Moulin a négocié avec les développeurs pour qu’une des 6 futures éoliennes soit exploitée de manière autonome par les citoyens, pour les citoyens ! La coopérative s’est associée avec l’association Aux Pales Citoyens composée à 100% de Sombreffois qui connaissent bien la vie associative, les besoins de la population et les défis énergétiques de la commune, et qui prendront en charge la réalisation de la finalité sociale à Sombreffe.
Une énergie moins chère, produite localement, abondante et renouvelable, c’est possible à Sombreffe !
Status du projet
En première instance, la Région wallonne a refusé le permis de renouvellement. Les arguments du refus sont principalement basés sur l’avis négatif de la Défense quant à l’éventuel impact sur le radar de la base de Saint-Hubert suite à la rehausse des éoliennes. Les développeurs ont déposés en recours chez les Ministres compétents avec une analyse complète qui démontre le non-impact sur les zones radars de l’armée.
En juillet 2023, les ministres compétents ont finalement délivré le permis sur recours :
Incompréhensible blocage sombreffois..
Depuis les bancs du public lors du Conseil communal de novembre 2023, nous avons entendu des énormités dont nous ne nous remettons toujours pas.… Au-delà de l’argument surréaliste de “l’échouage des cétacés à cause des éoliennes”, on reste stupéfait devant autant de contre-vérités, d’incohérences et face à un discours à ce point conservateur.
Petit florilège :
Le Collège sombreffois dénonce, certes comme nous, le modèle économique des multinationales qui implantent des parcs pour se faire de l’argent sur le dos des citoyens, mais il bloque ce projet de repowering et empêche la relocalisation de la production d’électricité et le retour financier pour les citoyens. Or la majorité actuelle avait refusé le cadre éolien en 2014, qui nous aurait protégé du développement anarchique des opérateurs étrangers, et aujourd’hui, c’est à cause d’une absence de cadre qu’elle bloque tout projet éolien, neuf ou de repowering. Cherchez l’erreur…
L’autorité communale estime qu’en accueillant les éoliennes il y a 20 ans, “Sombreffe a fait sa part”… sans aucune conscience de la responsabilité communale encore plus grande actuellement dans la transition à mener. Elle oublie l’urgence climatique et environnementale à se passer des énergies fossiles en augmentant la production du renouvelable.
Mais encore, le bourgmestre utilise fallacieusement l’avis négatif de la DNF et de Natagora émis pour un autre projet, celui de New Wind au nord de Sombreffe, alors que ces mêmes instances ont remis un avis positif pour le repowering.
La majorité communale utilise aussi l’argument du pauvre : « il y a des bénéficiaires du CPAS qui ne pourront jamais investir dans l’éolien citoyen, c’est de la discrimination » et donc, elle refuse de permettre une éolienne citoyenne qui pourrait bénéficier à 90 % des citoyens et à la commune. Sans parler du retour positif pour les publics fragilisés d’une coopérative à finalité sociale qui consacre ses bénéfices à des projets sociaux et d’intérêt général.
Ils font craindre un encerclement par une forêt d’éoliennes qui n’existent que dans leur imaginaire…
Le bourgmestre fait aussi la lecture d’un extrait d’un courrier d’un citoyen contre les éoliennes (il y a certes eu 12 courriers d’oppositions ou de remarques et de points d’attention, contre plus de 100 courriers sombreffois de soutien au repowering), mais il “oublie” de citer les nombreux soutiens et leurs arguments.
Il brandit le principe de précaution au niveau santé de façon incohérente : s’il fait référence aux infrasons, il dit tout de même qu’il n’y a pas de preuve scientifique, mais pense que si les cétacés se sont échoués à cause des éoliennes, ces dernières doivent aussi être nocives pour les humains. Sic. Mais il oublie que l’énergie fossile produit une pollution avérée, responsable de nombreuses maladies et de décès.
Pour toutes ces « dé-raisons », la majorité communale sombreffoise a donc voté pour porter un recours au Conseil d’État contre le permis de repowering obtenu par Engie-Eneco, et retarde de facto le calendrier initial pour ériger un nouveau mât citoyen.
Ce projet de collaboration entre une puissante entreprise énergétique et notre coopérative prend du retard, mais nous y arriverons, car ces éoliennes, bien implantées dans le paysages entre Gembloux et Sombreffe, doivent être rénovées tôt ou tard, et le repowering est une priorité du Gouvernement wallon et une volonté de l’Europe.
Nous connaîtrons bientôt l’accueil fait par le Conseil d’État au recours déposé par Sombreffe et la décision des promoteurs Engie-Eneco de poursuivre ce projet-là ou d’en déposer un autre plus haut et plus puissant encore …